Sélectionner une page

Vous savez (ou non!), j’ai créé le Jardin Musical pour que la musique aide les gens concrètement, de plusieurs façons différentes. Aujourd’hui, je vous parle de courage, suite à certaines réflexions et situations que je vis présentement. Et voici, pour illustrer le thème du courage, une petite histoire qui est arrivée à la maison cette semaine.

…………..

-Ahhhhhhh! Ma cocotte crie de sa chambre, il est 20h30…

-Qu’est-ce qu’il y a ?!?

-Une araignée, j’ai vu une araignée!

-Où ça?

-Dans mon lit!!!!

Ma pauvre cocotte a une peur bleue des araignées! En fait, elle inventé une nouvelle expression, je vous la dirai plus tard…

Je vais donc dans sa chambre, je touche quelque chose dans les airs que je crois être la toile d’araignée, il fait sombre, alors je pense avoir chassé l’araignée avec mes mouvements.

-C’est beau ma chouette, tu peux retourner te coucher.

Je la rassure du mieux que je peux, elle se recouche.

10 minutes après…

-AAAAARRRRRGGGHHHHHH! SUIVIT DE QUELQUES GÉMISSEMENTS QUI TÉMOIGNENT DE SA PEUR.

-Qu’est-ce qu’il y a ?!?

-L’ARAIGNÉE !!!

Je retourne dans la chambre, et OUF! L’ARAIGNÉE !!! Pas n’importe quelle en plus! Elle est énorme! Moi qui déteste les araignées (habituellement j’essaie de les attraper et de les mettre dehors, mais là, je dois malheureusement tuer une créature de la nature), je réussis à l’écraser, et je pense que tout est réglé…

-Maman, j’ai eu une peur arc-en-ciel! C’est pas une peur bleue, c’est une peur avec toutes les couleurs tellement qu’elle est grosse!

Elle me dit ça en tremblotant, il est 21h, elle ne veut absolument pas retourner dans son lit. Bon, qu’est-ce qu’on fait maintenant? Je sens que ce n’est pas le moment d’essayer de raisonner quoi que ce soit, je garde ma cocotte avec moi dans le lit (et mon chéri choisit d’aller dormir sur le divan-lit, tsé, un enfant qui dort, ça bouge!!). Et elle s’endort dans mes bras, encore toute bouleversée.

Le lendemain, le soir venu, elle repense à la soirée précédente, elle ne veut par dormir dans son lit. On prend donc le temps ensemble de regarder partout dans la chambre, sous les couvertures, pour voir qu’il n’y a plus d’araignée. Pas trop convaincue, elle se couche tout de même, parce qu’on insiste un peu. De ma chambre, je l’entends qui se dit à haute voix : « Il n’y a PAS d’araignée, il n’y en a PAS, il n’y a PAS D’ARAIGNÉE! » Mon cœur fond, pauvre cocotte qui essaie de garder courage malgré sa peur arc-en-ciel… je lui dit au loin : « Je viens te voir dans 15 minutes ». J’espère qu’elle va s’endormir d’ici là, et sinon j’irai la rassurer.

Entretemps, j’ai une idée…j’étais allée recevoir un massage aux huiles essentielles dans la journée, et ma veste était imprégnées des odeurs des huiles. Donc après 15 minutes, je vais voir ma fille, et je lui dit : « Tu sais, ma veste sens encore les huiles essentielles, et les insectes n’aiment pas ça. Tu peux dormir avec ma veste, et s’ il y a une araignée, elle ne voudra pas s’approcher, c’est sûr! »

De voir son visage s’illuminer! « Merci maman! » Elle prend ma veste, avec un sourire apaisé, elle se couche, et s’endort peu après.

Le lendemain, je lui dis à quel point je suis fière d’elle, elle a réussi à dormir dans son lit, malgré sa peur arc-en-ciel!

-Maman, j’aimerais être comme toi, tu es capable d’écraser les araignées sans avoir peur.

Oups, c’est comme ça qu’elle me perçoit? Pourtant, j’ai moi-même très peur des insectes et des araignées! Je me donne l’air d’une « tough » devant elle, mais au fond, j’ai peur moi aussi!

Je lui partage donc que moi aussi j’ai peur, que j’avais beaucoup plus peur avant, qu’il y a des moyens d’apprendre à faire face à ses peurs, et qu’on peut demander de l’aide aussi. Elle me dit qu’elle est peureuse…je lui dit que quand on a peur, ça ne veut pas dire qu’on est peureux. On a tous peur, et on a tous des peurs arc-en-ciel…

……..

Alors que j’allais à mon cours de violon à l’université, mon prof Martin Foster m’a dit quelque chose que je n’ai jamais oublié depuis : « Le courage, ce n’est pas de ne pas avoir peur. C’est d’avancer malgré sa peur. »

BAM!

Moi qui traversais des années très difficiles, j’allais à mes cours sans pouvoir jouer. Je souffrais jour et nuit physiquement à cause de mes douleurs reliées à la pratique du violon (et qui allaient se transformer en fibromyalgie par la suite), je traînais un sentiment de honte écrasant à cause de mon sentiment d’imposteur (oui oui, je suis violoniste, mais je ne peux pas jouer, je ne sais pas si je pourrai jouer encore, oui oui, j’étudie en musique, mais je ne vais pas à l’orchestre et j’ai des examens et des concerts à préparer mais je ne peux même plus tenir mon violon depuis 1 an…). En plus, je portais un grand sentiment de culpabilité face aux sentiments qui m’habitaient et aux situations que je vivais. « Je devrais être capable de passer par-dessus, je devrais être capable de lâcher-prise, je devrais juste changer de domaine, je devrais être capable de guérir, je devrais être capable de trouver les solutions, je devrais être capable d’être COURAGEUSE!!! Je ne devrais pas avoir peur de mes blessures, du jugement des gens, de ne pas savoir comment m’en sortir! » C’était mon discours intérieur, et je n’arrivais pas à partager ce que je vivais avec d’autres personnes. Disons que j’étais à des années lumière de me trouver courageuse. J’avais des peurs arc-en-ciel moi aussi.

« Le courage, ce n’est pas de ne pas avoir peur. C’est d’avancer malgré sa peur. »

Si vous saviez à quel point cette phrase m’accompagne depuis. Et de vous l’écrire aujourd’hui me fait un bien énorme. Parce que des peurs, j’en vis tous les jours, parce que du courage, j’en ai besoin tous les jours, pour toutes sortes de raisons. Comme nous tous, comme vous tous. Je ne me rappelle plus de qui est la citation, mais voici : « On a environ 3-4 occasions d’être brave au courant de notre vie, mais tous les jours on a l’occasion d’être courageux. »

Une de nos élèves, qui va peut-être lire ce texte, nous as confié quelque chose lors d’un des concerts intimes à l’école de musique : « J’ai survécu à un cancer, et tout le long du processus, les gens me disaient toujours à quel point j’étais courageuse. Mais je n’avais pas le choix, je devais me battre. Mais choisir de chanter devant vous aujourd’hui, ça, ça me demande du courage! »

On a besoin d’aller puiser dans notre courage tous les jours. Parfois se lever le matin demande du courage, parfois appeler quelqu’un demande du courage, parfois affronter le jugement des autres (et surtout notre propre jugement) demande du courage, parfois aborder un sujet délicat avec un proche demande du courage, parfois arrêter de se mentir demande du courage, parfois chanter devant des gens demande du courage, parfois encaisser une défaite et s’aimer quand même demande du courage, parfois d’accepter d’être débutant (face à soi-même et devant les autres) demande du courage, parfois écraser une araignée pour sa fille, sans demander à son chum, demande du courage…

Et chaque fois, la peur n’est pas très loin, et sans elle, comment aurions-nous pu développer notre courage?

Est-ce que ça existe, un courage « arc-en-ciel »?

Avant de se quitter, voici des ressources pour activer votre courage, ou accompagner votre enfant dans certaines situations épeurantes:

Adultes :

Conférences de Brené Brown sur Netflix et Youtube,

Livre « Empower » et « Courage » d’Isabelle Fontaine (elle y parle énormément du pouvoir de la musique!).

Enfants :

Livre et jeu « Les couleurs des émotions »

Les émoticartes : https://www.emoticartes.com/, aussi disponible par Élodie Latreuille Coach

Film de super-héros (comme Les incroyables) , suivi d’une discussion parent-enfant

Et je vous laisse sur ceci : la peur et le courage sont des états qui font partie de l’être humain, encodés biochimiquement dans son cerveau et son corps depuis les débuts de l’humanité. Mais nos activités quotidiennes ont bien changé depuis la Préhistoire! Il faut apprendre à réguler différemment les hormones autrefois sécrétées en situation de danger ou de menace. Un moyen de bâtir sa réserve de courage (et d’avoir ainsi une emprise sur des peurs ou même de l’anxiété générée régulièrement), c’est au quotidien d’écouter, de bouger (et si possible de chanter) au son d’une musique qui transpire le courage! Une musique qui vous rend invincible!

La musique de Rocky, du Gladiateur, un toune de PINK ou même une symphonie de Beethoven écoutée régulièrement, en bougeant avec l’intention de bâtir notre réservoir de courage peut faire une immense différence au quotidien et dans des situations importantes. Ces musiques, avec votre mouvement et votre intention, vont augmenter de façon notable le taux de certaines hormones telles la testostérone et l’adrénaline, et faire chuter d’autres hormones tel le cortisol. Essayez pour voir!

Ayez un COURAGE ARC-EN-CIEL!

Émilie xx

P.S. Partagez-nous VOTRE MUSIQUE du COURAGE!

En voici quelques-unes!